LE PERE GORIOT
Texte complet du père Goriot (655 ko)
Résumé
Paris, automne 1819. Dans une pension miteuse de la rue Neuve-Sainte Geneviève, la maison Vauquer (du nom de sa tenancière), se côtoient des pensionnaires et des habitués du quartier qui ne viennent y prendre que le dîner . Ils ont pour nom Mlle Michonneau, Victorine Taillefer, Madame Couture, Monsieur Poiret, Bianchon, Vautrin, Eugène de Rastignac et le père Goriot. Quelques personnages émergent de ce groupe de pensionnaires falots : Vautrin, mystérieux pensionnaire d’une quarantaine d’années qui se fait passer pour un ancien commerçant; Eugène de Rastignac, fils d’une famille noble et désargentée de Charente venu faire son droit à Paris.
Il y a également le père Goriot, pitoyable rentier de soixante neuf ans qui mène une vie nocturne énigmatique. Il est le plus âgé de la Maison Vauquer et aussi le plus ancien des pensionnaires. Il y est arrivé en 1813 après s’être retiré des affaires. Les premiers temps, sa fortune et ses revenus lui permettaient d’habiter au premier étage l’appartement le plus cossu de la pension. Puis ses revenus diminuant mystérieusement, le vieil homme est monté d’étage en étage, logeant dans des appartements de plus en plus modestes. Il occupe actuellement une mansarde et est devenu le bouc émissaire de la Maison Vauquer. Les autres pensionnaires commentent son infortune avec peu d’élégance et le soupçonnent de se ruiner en entretenant des femmes du monde.
Eugène de Rastignac, jeune "ambitieux", rêve de s’introduire dans la haute société parisienne. Grâce à la recommandation de sa tante, il est invité à l’un des bals que donne Mme de Beauséant, l’une des femmes influentes de Paris. Il est ébloui par cette soirée et s’éprend de la Comtesse Anastasie de Restaud.
Il lui rend visite le lendemain, mais sa maladresse lui vaut d’être brutalement congédié par M. et Mme de Restaud. Rastignac se rend alors chez Mme de Beauséant où se trouve également la duchesse de langeais. Sa gaucherie prête encore à sourire, mais cette visite lui permet de résoudre l’énigme du Père Goriot. Les deux aristocrates se proposent de lui relater le drame du vieil homme : cet ancien négociant a fait fortune pendant la révolution. Il a consacré tout son argent au bonheur de ses deux filles, Anastasie, l’aînée et Delphine, la cadette. Après leur avoir offert une belle éducation, et leur avoir constitué une dot, il a marié Anastasie au Comte de Restaud et Delphine au banquier Nucingen.
Tant que le Père Goriot mettait sa fortune à la disposition de ses filles, ses gendres le ménageaient. Mais maintenant qu’il a des difficultés financières, ils ne lui manifestent qu’indifférence et mépris. Ils n’hésitent pas à l’évincer, ce qui désespère le pauvre homme qui a voué toute sa vie à ses deux filles. Rastignac est ému jusqu’aux larmes par ce récit. Mme de Beauséant prend prétexte de cette histoire pour donner à Rastignac ce conseil : arriver par les femmes. Elle lui suggère de tenter sa chance auprès de Delphine de Nucingen, la seconde fille du Père Goriot.
De retour à la Pension Vauquer, Eugène décide d’apporter son soutien au Père Goriot. Ayant besoin d’argent pour faire son entrée dans le Monde, il écrit également à sa mère et à ses sœurs pour leur demander de lui adresser leurs dernières économies.
Vautrin, qui devine l’ambition qui anime Rastignac lui propose un marché cynique : séduire Victorine Taillefer tandis que lui se charge d’éliminer son frère, seul obstacle à l’obtention par la jeune fille d’un héritage fabuleux. Rastignac épouserait alors Victorine et sa dot d’un million, sans oublier d’offrir à Vautrin une commission de deux cent mille francs. Fasciné, puis indigné par ce marché scandaleux, Rastignac refuse ce pacte diabolique. Vautrin lui laisse quinze jours pour réfléchir.
Le jeune étudiant préfère suivre les conseils de la Vicomtesse de Beauséant. II l’accompagne au Théâtre-Italien, où il se fait présenter Delphine de Nucingen. Il fait une cour assidue à la jeune femme.
De retour à la Pension, Rastignac rend visite au Père Goriot et lui raconte par le menu sa rencontre avec Delphine. Emu, le vieil homme qui croit toujours aux bons sentiments de ses filles, encourage Rastignac à continuer de fréquenter la jolie baronne. Une vraie complicité s’installe entre le Père Goriot et le jeune étudiant.
Eugène de Rastignac devient l’amant de Delphine de Nucingen et ne tarde pas à découvrir ses difficultés financières. Elle lui confie que son mari s’est accaparé de sa fortune et qu’elle ne dispose plus d’aucune ressource personnelle. Elle lui demande également de jouer pour elle à la roulette. Avec les cent francs qu’elle lui remet, Rastignac parvient à gagner, pour elle, sept mille francs. " Vous m’avez sauvée" lui confie-t-elle, lui avouant en même temps l’échec de son mariage avec le baron et les sacrifices qu’elle et sa sœur ont imposés à leur père.
De retour chez Madame Vauquer, Eugène de Rastignac apprend la nouvelle au Père Goriot. Le vieil homme est désespéré d’apprendre les soucis financiers de sa fille. Il souhaite saisir la justice pour lui permettre de retrouver sa fortune.
Rastignac prend goût aux soirées parisiennes, mais il dépense beaucoup d’argent et se montre beaucoup moins chanceux au jeu. Il mesure combien l’argent est essentiel pour s’imposer dans la haute société parisienne, ce que Vautrin ne manque pas de lui rappeler avec beaucoup de cynisme.
Au jardin des plantes, M. Poirer et Mlle Michonneau rencontrent un responsable de la police, Gondureau, qui leur indique la véritable identité de Vautrin : C’est un forçat qui s’est évadé du bagne de Toulon, où il avait le surnom de trompe-la-mort. Gondureau demande à Mlle Michonneau de lui administrer un somnifère et de vérifier qu’il a bien un tatouage à l’épaule.
A la pension Vauquer, Victorine laisse entrevoir à Eugène les sentiments qu’elle éprouve pour lui tandis que Vautrin poursuit secrètement la préparation du meurtre de son frère. Mlle Michonneau acquiert la certitude que Vautrin est le forçat qui s’est évadé du bagne et le fait arrêter. Le même jour un complice de Vautrin tue le frère de Victorine.
Tandis que les pensionnaires de la Maison Vauquer tardent, suite à ces événements, à retrouver leurs esprits, le père Goriot arrive tout souriant en fiacre. Il vient chercher Rastignac et l’invite à dîner avec Delphine, dans l’appartement qu’il vient de lui louer, avec ses dernières économies, rue d’Artois. Le vieil homme logera quant à lui dans une chambre de bonne au dessus de l’appartement d’Eugène.
A La Maison Vauquer, c’est la désolation, les pensionnaires partent les uns après les autres.
Les déboires financiers des deux filles du Père Goriot resurgissent avec plus d’acuité. Le baron de Nucingen indique à sa femme qu’il lui est impossible de lui rendre sa fortune sans que leur couple ne soit ruiné. Quant à Anastasie, elle ne parvient plus à rembourser les dettes causées par son amant, Maxime de Trailles et se voit dans l’obligation de mettre en vente les diamants de la famille. A l’annonce de cette double déroute financière, le père Goriot est victime d’un grave malaise. Bianchon, l’étudiant en médecine, ami de Rastignac, venu en renfort analyse les symptômes qui frappent le vieil homme et diagnostique une grave crise d’apoplexie.
Eugène passe la soirée aux Italiens avec Delphine. Le lendemain, il retourne à la pension Vauquer. Le Père Goriot est très affaibli. Eugène annonce alors à Delphine que son père est mourant mais celle-ci se montre indifférente à son sort.
A la pension, le père Goriot se meurt. Il souhaite une dernière fois voir ses deux filles, mais celles-ci demeurent tristement absentes. Seuls Rastignac et son ami Bianchon sont là pour accompagner les derniers moments du vieil homme. Eugène règle les derniers soins et l’enterrement du père Goriot; puis, accompagné du seul Bianchon, il assiste à la cérémonie religieuse. Le convoi funéraire se rend alors au Père Lachaise. "A six heures, le corps du père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant. Quand les deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils se relevèrent et l’un d’eux, s’adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire. Eugène fouilla dans sa poche et n’y trouva rien ; il fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe. Ce fait, si léger en lui-même, détermina chez Rastignac un accès d’horrible tristesse. Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d’un cœur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux. Il se croisa les bras, contempla les nuages, et le voyant ainsi, Christophe le quitta.
Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine, où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s’attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses :
– A nous deux maintenant !
Et pour premier acte du défi qu’il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez Mme de Nucingen
;g lh dow v,hdmhgjhkdm fh;le pére geriote
Article connexe : Liste alphabétique des personnagesd’Honoré de Balzac.
Eugène de Rastignac
Article détaillé : Eugène de Rastignac.
Venu de Charente pour étudier le droit à Paris, il rencontreJacques Collin, alias Vautrin, qui excite ses mauvais penchants. ToutefoisRastignac, ambitieux mais humain, ne suit pas jusqu’au bout les conseilscriminels de Jacques Collin. Ami d’Horace Bianchon (étudiant en médecine), ilaime une fille du père Goriot, Delphine de Nucingen.
.
Jean-Joachim Goriot
Article détaillé : Jean-Joachim Goriot.
Le père Goriot (ancien vermicellier) a fait fortune durantla révolution. Il est doté d’un amour sans limite envers ses deux filles.Celles ci en profitent et lui demandent de l’argent sans répit: « riche de plusde soixante mille livres de rentes et ne dépensant pas douze cents francs pourlui, le bonheur de Goriot était de satisfaire les fantaisies de ses filles…ilne demandait qu’une caresse en retour de ses offrandes. » Mais ses filles serévèlent ingrates : « le citron bien pressé, ses filles ont laissé le zeste aucoin des rues. » (Folio, page 113) Même à la mort de leur père, Anastasie deRestaud et Delphine de Nucingen ne se dépêchent pas pour venir lui dire aurevoir. Il ne reste en vie que pour elles, mais seule madame de Restaud vientavant que la mort l’ai emporté afin de s’excuser… Il meurt sans un sou, ayanttout donné à ses filles, et ayant vendu le peu de chose qu’il avait pourpouvoir offrir une robe à Anastasie. Bianchon et Rastignac, les deux étudiants,doivent eux même payer l’enterrement du père Goriot, car celui-ci n’avait plusd’argent, et que ses filles ne voulurent pas payer.
Jacques Collin, alias Vautrin ou Trompe-la-Mort
Article détaillé : Vautrin (Balzac).
Ce personnage, que Balzac appelait une « colonne vertébrale» de La Comédiehumaine, apparaît pour la première fois dans ce roman. C’est un forçat évadé dubagne de Toulon, qui a été condamné pour un faux commis par un autre. Depuis1815, il se cache à Paris sous le nom de Vautrin. Il est probablement trahi parun ancien camarade du bagne, surnommé Fil-de-Soie. À l’aide de MMichonneau, qui découvre la marque « T.F. » sur l’épaule de Vautrin, on peutl’arrêter et l’envoyer au bagne de Rochefort.
Vautrin a des cheveux roux et porte une perruque.
Delphine de Nucingen
Article détaillé : Delphine de Nucingen.
Fille cadette du père Goriot, femme du baron de Nucingen,qu’elle a épousé en 1808. Delphine n’aimant pas son mari est, au début del’histoire, la maitresse de de Marsay. Ce riche banquier ne lui donne que lestrict nécessaire. C’est pourquoi Delphine est toujours à la recherched’argent. Elle vient arracher à son père les dernières économies du vieillardpour payer les dettes contractées par elle chez Gobseck. Devenue la maîtressed’Eugène de Rastignac, elle s’installe avec lui dans un petit appartementaménagé par le Père Goriot qui pense finir ses jours aux côtés des deuxtourtereaux. Les espoirs du vieillard seront déçus. Delphine est tout entièreoccupée à être reçue chez la vicomtesse de Beauséant, qui règne sur leTout-Paris, et dont le salon au faubourg Saint-Germain ne s’ouvre qu’aux genstitrés de longue date. Ce qui n’est pas le cas de Delphine, ex-roturière.Eugène de Rastignac réussit tout de même à la faire admettre au bal d’adieu dela vicomtesse qui quitte Paris par dépit amoureux, après avoir été abandonnéepar le marquis d’Ajuda-Pinto.
Anastasie de Restaud
Article détaillé : Anastasie de Restaud.
Fille aînée du père Goriot qu’elle a pratiquement renié, estla maîtresse de Maxime de Trailles dont elle paie les dettes à Gobseck.Rastignac jette son dévolu sur elle avant de devenir l’amant de sa sœurDelphine.
Vicomtesse de Beauséant
Article détaillé : Vicomtesse de Beauséant.
C’est la cousine d’Eugène de Rastignac et une figure du «tout-Paris ». Elle présente d’abord le jeune homme à son mari (le vicomte deBeauséant), puis elle l’introduit dans le grand monde en lui donnant deprécieux conseils. Dans le même temps, on apprend qu’elle vient d’êtreabandonnée par son amant, le marquis d’Ajuda-Pinto. Et que pour fuirl’humiliation qu’il lui inflige en épousant mademoiselle de Rochefide, elle vaquitter Paris immédiatement après la célèbre fête où est enfin invitée Delphinede Nucingen qui attendait cette occasion depuis longtemps.
Horace Bianchon
Article détaillé : Horace Bianchon.
Cet étudiant en médecine, également pensionnaire de lamaison-Vauquer, est l’ami de Rastignac. À la fin de ce roman Bianchonfait tout pour essayer de sauver le père Goriot de la mort, mais il échoue.
Personnages secondaires
Madame Vauquer, la maitresse de la pension a unecinquantaine d’années
Madame Couture, veuve d’un commissaire-ordonnateur,Victorine Taillefer est sa pupille.
Poiret, un pensionnaire épris de mademoiselle Michonneau
Jean-Frédéric Taillefer, homme riche, il refuse dereconnaître sa fille, Victorine, réfugiée à la pension Vauquer.
Frédéric de Nucingen, époux de Delphine Goriot.
Henri de Marsay, l’amant de Delphine de Nucingen.
Maxime de Trailles, amant d’Anastasie de Restaud
Marquis d’Ajuda-Pinto, personnage de haute et riche noblesseportugaise, il est l’amant de la vicomtesse de Beauséant ce qui ne l’empêchepas d’épouser une demoiselle de Rochefide.
Jean-Esther van Gobseck, usurier.
Maître Derville, l’avoué du père Goriot
Sylvie la cuisinière de la pension et Christophe, jeunegarçon travaillant à la pension Vauquer
Laure et Agathe de Rastignac, sœurs d’Eugène
Ceux là animent la haute société dans le Père Goriot, àtitre de première apparition, mais ils ont déjà paru ou vont paraître aposteriori, selon le procédé de « l’éclairage rétrospectif » de Balzac, dans ungrand nombre d’ouvrages. Ils sont tous présents au bal d’adieu de la vicomtessede Beauséant.
La comtesse de Sérisy
Le marquis de Ronquerolles
La marquise de Listomère
Charles de Vandenesse
Félix de Vandenesse
La duchesse de Carigliano
Diane de Maufrigneuse
Le général de Montriveau
Antoin angeais
==> BIOGRAPHIE DE L’AUTEURE
Honoré de Balzac est né à Tours en 1799. Après des études dedroit, il décide d’abandonner une carrière d’avoué pour se consacrer à lalittérature. Il ne signe toutefois que sa première œuvre, Les Chouans, qu’en1829. Deux ans plus tard, La Peaude chagrin confirme son talent, et, en 1833, il conçoit le projet d’un « grandroman de la société » dont chaque titre formerait un chapitre ou reparaîtraientcertains personnages. A cette même période, il a écrit Le lys dans la vallée,le colonel Chabert, le Médecin decampagne et Eugénie Grandet puis esquisse le plan des Etudes sociales qui prenden 1840 le titre de la Comédiehumaine. A partir de 1847, sa santé décline rapidement. Il s’éteint en 1850 àParis, laissant derrière lui une œuvre colossale.
==> RESUME GENERAL
Rastignac passe par 3étapes initiatiques : Mme de Beauséant , qui lui apprend le grand monde ;Vautrin, qui lui dévoile la dureté des rapports sociaux et la loi del’intérêt ; Goriot, qui, par sa mort,lui prouve le danger des passions. La description qui inaugure le romanapparait comme un coup de force, et utilise la technique du dévoilementprogressif.
Le roman comprendquatre parties. La première partie, intitulée « Une pension bourgeoise »,présente les lieux aux confns du Quartier latin et du faubourg Saint-Marcel,rue Neuve Sainte-Geneviève, actuellement rue Tournefort. La sordide pensionVauquer est présentée par étages. Les lieux sont accordés au personnage de latenancière, Madame Vauquer : « toute sa personne explique la pension, comme lapension implique sa personne ». Les personnages sont apparentés à un microcosmefamilial et les portraits se succèdent. D’une part, les plus âgés :Mademoiselle Michonneau, Poiret, Madame Couture ; puis les jeunes, étudiantsinsouciants. Trois personnages se distinguent surtout par leurs liens avecd’autres milieux que celui du monde clos de la pension. Rastignac est un jeunearistocrate provincial venu étudier à Paris, Vautrin est un homme, mystérieuxet marginal auquel Balzac consacre un long portrait inquiétant, enfn Goriot estun commerçant retraité de belle allure lors de son installation en 1812, maistombé peu à peu dans la décrépitude lorsque le roman commence en 1819. Il estla cible des moqueries rituelles des jeunes pensionnaires.
La premièrepartie comprend ensuite deux journées. Dans la première, la pension présente certains mystères dont Rastignac est le témoin : Goriot fond un lingot d’or, Vautrin rentre en pleine nuit à la pension, tandis que des lettres sont portées à des destinataires extérieurs. Rastignac apprendla situation d’abandon de Victorine Taillefer, tandis que Vautrin se lance dansune longue tirade sur la réalité de la société parisienne, à l’attention del’étudiant. Telles sont les premières perspectives romanesques à suivre dansl’oeuvre.
Au cours de la seconde journée, Rastignac part à ladécouverte du monde dans deux hôtels aristocratiques. Il est reçu chez la comtesse Anastasie de Restaud, rue du Helder, rencontre un jeune dandy, Maxime de Trailles, mais se voit écarté pour unemaladresse commise : avoir évoqué le nom du Père Goriot. Puis, chez sa cousineMadame de Beauséant, rue de Grenelle, l’étudiant apprend par Madame deLangeais le secret du Père Goriot. Ses deux flles, Anastasie et Delphine ontépousé, la première un
aristocrate, Monsieurde Restaud, la seconde, le banquier de Nucingen. Le vieillard a d’abord étébien reçu pas ses gendres, mais le revirement politique de 1815 a impliqué sa disgrâce,sa marginalisation, du fait de ses opinions républicaines. Goriot est devenu «compromettant ». A la fn de cettepartie, Madame de Beauséant prodigue quelques conseils désabusés de réussitesociale au jeune homme. Cette journée permet d’élargir le cadre du roman et àRastignac de prendre conscience de la situation.
Rastignac est aucentre de la seconde partie intitulée : « L’entrée dans le monde ».Elle est dominée en son début par le long discours d’initiation deVautrin qui tente de convaincre le jeune homme d’utiliser tous les moyens pour réussir socialement. Safamille est dans la situation souvent modeste de l’aristocratie de province,désormais inférieure à celle de la bourgeoisie parisienne, et la carrière juridique qu’il convoite ne luioffrirait qu’une perspective médiocre et routinière. Il propose donc à Rastignac un marchécriminel : épouser Victorine Taillefer, quipourrait hériter de son frère que lui, Vautrin, se chargerait de faire assassiner moyennant une légère commission.Rastignac s’indigne au nom de la morale.Vautrin investirait les deux cent millefrancs dans un projet d’installation aux Etats-Unis.
Pour l’instant le jeune Rastignac songe surtout à conquérir Delphine de Nucingen dont le mari rejoint ailleurs sa maîtresse…Delphine lui confe l’échec de son mariage et sa situation de dépendancefnancière vis-à-vis de son mari. Eugène est conscient de sa position mondainecomme cousin de Madame de Beauséant mais ses besoins fnanciers font qu’il doitse soumettre à Vautrin dont ildevient le créancier ; ils’engage peu à peu dans l’acceptation dumarché diabolique proposé par l’ex-bagnard. C’est Rastignac qui fait doncl’unité de cette partie, où nous découvrons à la fois les salons, lessentiments de Goriot et l’infuence deVautrin.
Dans la troisièmepartie intitulée « Trompe-la-Mort », où Balzac utilise surtout des récits etdes dialogues, nous apprenons d’abord l’identité réelle de Vautrin, qui senomme en fait Jacques Collin. Mais l’assassinat du fls Taillefer se prépare.Vautrin tente d’endormir Eugène et Goriot, puis les événements se bousculent demanière dramatisée. Taillefer est gravement blessé, Vautrin est démasqué par lapolice qui a fait irruption dans la pension. Le personnage apparaît dans toutesa grandeur et dans toute son horreur. Quant à Rastignac, il entend se lierpour l’avenir avec Delphine.
Dans la dernièrepartie, l’attention est portée sur Goriot. Venues se plaindre et exposer leursdiffcultés, les deux flles se querellent en présence de leur père, lequel ne peut plus les aider.Elles le quittent et Delphine partassister au bal donné par Madame de Beauséant à l’occasion de son départ enprovince, ayant décidé d’abandonner la vie parisienne. Désespéré, Goriot est àl’agonie, en proie à un délire de passion paternelle ; il espère revoir sesflles et les aime toujours. Delphine ne daigne pas se déplacer à la pension tandis qu’Anastasie y parvient trop tard. Rastignac devra lui-même régler les frais de l’inhumation qui a lieu un soir lugubre au Père-Lachaise. Rastignaccomprend alors la leçon livrée par ce monde impitoyable. Goriot a disparu maisl’étudiant entend désormais défer Paris comme l’indique la fn du roman.
==> LES CHAPITRES
Premier chapitre: « Une pension bourgeoise »
A la fin de novembre1819, au quartier Latin, plusieurs personnes vivent dans la sordide pension deMme Vauquer, rue Neuve-Sainte-Geniève, qui nous est longuement présentée. On ytrouve Melle Michonneau et M. Poiret, Victorine Taillefer, jeune fille déshéritée par son père ; Eugène de Rastignac, étudiant noble, mais pauvre, venu faire son droit et chercher gloire et pouvoir ; le mystérieuxM. Vautrin, une force de la nature, et le père Goriot, vieux et pitoyable locataire, qui semblesecourir financièrement des jeunes femmes. Le comportement de ces deux dernierspensionnaires intrigue Eugène.
Chez Mme de Restaud,puis, dans le faubourg Saint-Germain, chez Mme de Beauséant, sa cousine, où il rencontre la duchesse de Langeais, Rastignac apprend la vérité sur le père Goriot. Cet ancien vermicellier est méprisé par ses fillesauxquelles il a consacré tout son amour et sa fortune. Il se ruine pour les caprices d’Anastasie (devenue lacomtesse de Restaud) et de Delphine (épouse du banquier baron de Nucingen), quiont toutes deux des amants. Pour faire son entrée dans le monde, Eugène demandede l’argent à sa famille.
Deuxième chapitre: « L’Entrée dans le monde »
Vautrin engage Eugèneà courtiser Victorine et lui fait miroiter l’héritage qu’elle pourraitrecevoir. Encouragé par le père Goriot, Eugène choisit de conquérir Delphine, dont il fait la connaissance grâce à Mmede Beauséant, qui l’avait initié au secret du monde et lui avait enseigné comment secomporter avec les femmes. Il se rend chez Mme de Nucingen, dans lequartier de la Chaussée d’Antin, jouepour elle, car elle a besoin d’argent pour son amant, Henri de Marsay. Ils se rendent aux Bouffons, puis au bal de la maréchale de Carigliano.Cependant, Vautrin veut toujours le convaincre d’épouser Victorine.
Troisième chapitre: « Trompe-la-Mort »
Deux locataires de lapension, le médiocre M. Poiret et Melle Michonneau, alléchés par l’appât du gain, aident le policier Gondureau(nom d’emprunt de Bibi-Lupin, chef de Sûreté) à percer à jour la véritable identité de Vautrin : il s’agit de Jacques Collin, un forçat évadé, surnommé Trompre-la-Mort. Peu avant son arrestation, celui-ci arrive à faire tuer le frère de Victorine, assurant ainsi à la jeune fille un énorme héritage.Rastignac connait le bonheur avec Delphine dans un appartement que leur aaménagé le père Goriot.
Quatrième chapitre: « La Mort du père »
Cependant, ruiné et épuisé par les exigenceségoïstes de ses filles de plus en plusendettées, le vieillard tombe malade. L’étudiant en médecine Bianchon,pensionnaire externe et ami d’Eugène, diagnostique une fin prochaine. Eugène tire Delphine et Anastasie de leur mauvaise situation financière. Elles délaissent leur père que soignent Bianchon et Rastignac. Celui-ci se rend à la soirée d’adieu que donne Mme deBeauséant, abandonné par son amant. Alors que son état empire, le Père Goriotcomprend que ses filles ne viendront pas. Il les maudit, puis les excuse et les bénit. Il meurt dans l’indifférence despensionnaires, alors que Mme de Restaudarrive trop tard. Au Père-Lachaise, seuls Eugène et Christophe, le factotum de la pension assistent aux obsèques du pauvre homme. Du haut du cimetière,Eugène adresse un défi à la capitale : « A nous deux maintenant ! », le romanse termine en 1820.
=> NB: Une chose importante à savoir sur le PèreGoriot : sa montée des étages dans lapension Vauquer montre sa dégradation financière. En effet, il se ruine pourses filles, et n’a donc plus assez d’argent pour habiter les meilleurslogements qui se trouvent au premier étage de la pension. Dans cet ouvrage, lesétages de la pension Vauquer définissent la situation sociale et financière des personnages.
==> LES PERSONNAGES PRINCIPAUX
Madame Vauquer: Elle est âgée d’environ cinquante ans, elleest décrite comme « une femme qui a eu des malheurs ». L’œil vitreux, l’airinnocent d’une entremetteuse qui va se gendarmer pour se faire payer plus tard,mais d’ailleurs prête à tout pour adoucir son sort. Elle a été mariée à unmonsieur Vauquer qui apparemment « ne lui aurait laissé que ses yeux pourpleurer » et la pension. Elle se fait aussi passer pour aussi misérable que sespensionnaires même si elle serait plus riche. Elle habite au premier étage, qui contenait les deux meilleurs appartements, seulement elle habite le moinsconsidérable.
La grosse Sylvie: Elle est la cuisinière de la pensionVauquer.
Christophe: Il est l’homme à tout faire de la pension.
Madame Couture et Victorine Taillefer: Ces deux dameshabitent dans l’autre appartement du 1er étage, le meilleur. Madame Couture est une veuve d’un Commissaire-Ordonnateur de la République française etelle sert de mère à Victorine Taillefer qui est une jeune fille dont le pèrel’a déshéritée, car il refuse de la reconnaitre au profit du frère de celle-ci.
Monsieur Poiret: Il vit au second étage. C’est un vieillardpitoyable, décrit comme ennuyeux au possible. Il livrera avec MichonneauVautrin.
Monsieur Vautrin: Il vit au second étage. Son vrai nom estJacques Collin, aussi connu sous le surnom de Trompe-la-Mort, criminel notoireet ancien forçat évadé du Bagne deToulon, qui a été condamné pour un faux commis par un autre. Depuis 1815, il secache à Paris sous le nom de Vautrin. Il est (probablement) trahi par un anciencamarade du bagne, surnommé Fil-de-Soie. À l’aide de Mlle Michonneau, qui découvre la marque « T.F. » sur l’épaule de Vautrin, on peut l’arrêter et l’envoyer au Bagne de Rochefort.
Mademoiselle Michonneau: Elle vit au troisième étage. C’est une vieille fille qui est décrite comme très maigre, mais qui a dûposséder une certaine beauté durant sa jeunesse. On ne sait pas grand-chose sur son passé (courtisane, amante délaissée…) qui aurait pu lui valoir ce physique peu avenant,mais qui garde les traces d’une ancienne beauté. Elle dit avoir pris soin d’unvieux monsieur qui lui aurait laissé 1000 franc de rente. Par appât du gain,elle livrera avec Poiret (qui semble être amoureux d’elle) Vautrin au policierGondureau.
Le père Goriot: Il vit au troisième étage. C’est un ancienvermicellier, fabricant de pâtes d’Italie et d’amidon. Il est méprisé etridiculisé par les autres pensionnaires. Cependant, il se liera d’amitié avecEugène et favorisera même son histoired’amour avec Delphine, sa fillecadette. Il est le père d’Anastasie (devenue comtesse deRestaud) et de Delphine (devenu la femme du banquier baron de Nucingen). Ilsaiment passionnément ses filles au point de liquider toute sa fortune etvivre dans la misère pour leurs caprices et fantaisies sans qu’elles aient la moindre reconnaissance pourlui.
Eugène de Rastignac: Il vit au troisième étage. Il vientd’une famille aristocratique de campagne, de Charente pour étudier le droit àParis. Sa famille fait beaucoup de sacrifices pour qu’il puisse arriver dans la vie. À la maison Vauquer, rue Neuve-Sainte-Geneviève, il rencontre Jacques Collin, alias Vautrin, qui excite ses mauvais penchants. Toutefois Rastignac, ambitieux (on pourrait même direcalculateur et opportuniste) mais humain (il est toujoursdéchire entre son ambition et ses valeurs), ne suit pas jusqu’au bout lesconseils criminels de Jacques Collin. Ami d’Horace Bianchon (médecin), il aimeune fille du père Goriot, Delphine de Nucingen.
Horace Bianchon: Il vit au troisième étage. Il est étudianten médecine et ami de Rastignac.
Anastasie de Restaud: Fille aînée du père Goriot qu’elle apratiquement renié, est la maîtresse de Maxime de Trailles dont elle paie lesdettes à Gobseck. Rastignac jette son dévolu sur elle avant de devenir l’amantde sa sœur Delphine.
Maxime de Trailles: Dandy débauché, voire criminel, il revient pratiquement dans toute la Comédie humaine, où il està la fois puissant et redouté car il fait partie des Treize. Il détruit lesfortunes à la vitesse de l’éclair, la sienne d’abord dans le Député d’Arcis,puis celle de Sarah van Gobseck (Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau), avant de pousser Anastasie de Restaud au désespoir. Finalementruiné, il épousera Cécile Beauvisage pour sa fortune (Béatrix).
Henry de Marsay: Il est l’amant d’Anastasie.
Delphine de Nucingen: Fille cadette du père Goriot, femme du baron de Nucingen, qu’elle aépousé en 1808. Ce riche banquier ne lui donne que le strict nécessaire. C’estpourquoi Delphine est toujours à la recherche d’argent. Elle vient arracher àson père les dernières économies du vieillard pour payer les dettescontractées par elle chez Gobseck]). Devenue la maîtresse d’Eugène de Rastignac, elle s’installe avec lui dans un petitappartement aménagé par le Père Goriot qui pense finir ses jours aux côtés desdeux tourtereaux. Les espoirs du vieillard seront déçus. Delphine est tout entière occupée à être reçue chez la vicomtesse de Beauséant, qui règne sur le Tout-Paris, et dont le salonau faubourg Saint-Germain ne s’ouvre qu’aux gens titrés de longue date. Ce quin’est pas le cas de Delphine, ex-roturière. Eugène de Rastignac réussittout de même à la faire admettre au bal d’adieude la vicomtesse qui quitte Paris par dépit amoureux, après avoir été abandonnéepar le marquis d’Ajuda-Pinto. Delphine ne poursuit qu’un seul but : appartenirau faubourg Saint-Germain.
Madame de Beauséant: Elle est vicomtesse et une lointainecousine de Rastignac qu’elle initiera au secret du faubourg Saint-Germain.Après que son amant, le marquis d’Ajuda-Pinto l’ait quittée, elle se retire dela vie publique.
==> LES THEMES DOMINANTS
La paternité: Le père Goriot est et représente la figure dupère qui serait prêt à tout pour ses deux filles. Il s’agit, ici, du récitd’une passion, dans les deux sens du terme : sens profane, le père Goriot éprouve plus qu’un amour paternel ; sens religieux, car il est le « Christ de la paternité ».
L’apprentissage du jeune homme: Le père Goriot est aussi un roman d’éducation. On peut le définir comme un roman de début de vie où l’on suit à travers les différentes couches de lasociété le parcours d’un héros jeune(rarement une héroïne) qui, dans un premier temps, n’est que la somme de sesillusions. Ce héros devra comprendre que celles-ci ne mènent qu’à l’échec,voire à la mort, et s’il veut réussir, il lui faudra les abandonner.
La société: Balzac met en scène la dégradation de lasociété. Il présente un monde atomisé en individus qui suivent la loi de leurintérêt. C’est une des raisons de la multiplication des intrigues et desrapprochements circonstanciels entre les personnages.
Vautrin et la poésie du mal: Rastignac est soumis à une double tentation : le père lui offre Delphine et Vautrin lui explique les ressorts d’un monde gouverné par la loi de l’intérêt, lui proposant un crime pour s’y faire sa place. L’ambitieuxsuit alors un parcours initiatique à partir de la maison Vauquer où il faut déchiffrer et observer les signeset à partir d’où il faut partir explorer Paris (d’où les allées etvenues). Le forçat et la grande dame, madame de Beauséant, lui disent au fond la même chose : il faut bannirles sentiments et utiliser les autres. Le jeune provincial découvre le pouvoirde l’argent et comme dirait Goriot : « monnaie fait tout ». La figure deVautrin est celle d’un homme supérieur, d’un bandit lucide et implacable, héros de la volonté et de l’énergie. Il a la charge d’expliquer les lois de la société en termes balzaciens.En prenant en charge Eugène, il devientson mentor. Son échec sert le jeune homme qui retiendra l’essentiel des leçonsde son maitre.
La condition féminine: Le père Goriot est également un roman des femmes. Delphine trouveaussi sa voie dans un monde hostile àses origines et elle doit se battre contre la sujétion conjugale. Dans l’ensemble, les personnages féminins illustrent la condition faite à lafemme dans la société de l’époque.
الله ييسر امورك ويوفقك في حياتك يارب
حتى انا اختي كاع ماقريت الرواية غير كانوا عندي فالبيسي بغيت تستافدوا معايا انا تفرجت غير فالفيلم ديالوا فيوتوب وفهمتوا شويا حقا ضحكتيني بالمجتهدة ياريت نكون كدالك حتى نتي اختي الله اينجحك فى الباك وفحياتك عموما الدنوية والاخروية امين ياربي